A grands pas vers la mer
au dessus le ciel
noir
glissé dans l’eau calme
sombre de la baie
les bateaux à l’ancre
rauque le corps
balaye le fond
ramène le sable
les étoiles les sources
au point livide
attache le ciel à la scansion
A l’intérieur
du ventre le temps
gronde
une insistance
plus forte
que la respiration
gonfle la glotte
J’emprunte un chenal
où seul un bateau passe
laisse la fierté lente
pensive sur l’îlot
les voiles aux couleurs
la plus noire des peaux
où Je suis combustion
éclaire l’obscurité
toutes les luminosités
à en être sans étoile
Le monde en toi
par la chute d’eau
gronde
des feuilles en tremblent
deux monde
auraient pu entendre
deux voix
du fond de la dissonance
ont divergé
Le son du pas du voyageur
s’entend au risque du ton des tôles
qu’il froisse comme les ailes
les heurts sombres dans l’indigo

Il s’agit avant tout de poser un pied
sur le cadavre en travers du monde
l’enjambée ouvre l’angle
sur ta jambe en l’air
tente le risque en déséquilibre
non basculer mais changer la course
l’habituelle poussée
vers ce qui n’est jamais advenu
mais si le fil tendu traverse
la percée claire d’un poème de pensée
quand le corps peine à souffler
le vent parebrise ose le poids sourd du soleil
un pas de coté irrite comme des poussières sur l’oeil
la transparence sous les accès des débris
contre la fraicheur
comme une barque en avant de ton pas
Coupé du monde
soit parce que l’on ferme la bouche
et les fumées de l’asphyxie
du monde vieux
remontent par les narines
les yeux
le cœur
l’âme surtout
oublie l’oued hurlant
de l’autre
noyé sous la coque
tandis que dans les yeux
du passant
venu de loin
la poussière sur les os
chante sans voix
une chanson qui tente
de remonter de loin à la salive
qui vient
qu’Éros fait régner
aux hanches charrues
l’une amazone
à toute heure de la nuit et du jour
une hantise
de moteur de klaxon
un licou acharné
et la torréfaction torride
sous la vague sans respiration autre que la peau
l’écume sous le calot de rage
l’extinction des tiraillements
la braise des jours
les forces magnétiques
échappent en fumées
on pense aux nuages
donnent à l’air la douceur
la beauté d’exister
émue sur le jour
chaque langue claque
sur les lèvres d’une nuit